Travailleuses, travailleurs, tu as 55 ans et a travaillé pendant 30 ans sans accro. Tu as cotisé soigneusement et consciencieusement. Malheureusement, du fait de ton âge (et tu peux t’estimer heureux / heureuse de ne pas avoir été relégué(e) à 40 ans), tu te retrouve sans emploi.
Tu penses naïvement que tu auras droit à un un peu d’aide du système que tu as contribuer à enrichir… et bien non. Tel un escroc, un tricheur, tu vas te retrouver (en plus des difficultés que rencontre trop de travailleurs seniors en France pour retrouver un emploi), avec une période et des allocations réduites. Encore une fois, au lieu de s’occuper de cette minorité qui triche, on punit l’ensemble.
Alors il y a bien le fameux « bonus emploi senior », usine à gaz ? « Un senior au chômage qui reprendra un emploi moins bien rémunéré que son emploi précédent pourra cumuler son nouveau salaire avec son allocation-chômage » et « retrouvera ainsi sa rémunération initiale, pendant un an ». A l’étude aussi, un CDI sénior et un Index sénior (recalé par le Conseil Constitutionnel en 2023). Il faut savoir que le CDD senior existe déjà pour un bilan très…. inexistant.
On aimerait entendre parler de formation (rémunérée), de mise à niveau pour le maintien dans l’emploi, de lutte contre la discrimination liée à l’âge, de santé et d’usure professionnelle et au lieu de cela on parle d’économie à des personnes qui se sont donné professionnellement souvent sans compter. Au risque de les précipiter dans la précarité et la pauvreté.
Des idée pareilles ne peuvent venir que de personnes qui n’ont jamais travaillé en entreprise de leur vie, probablement trentenaire, en tous les cas loin du chômage et de la retraite (qu’ils auront dorée).
RP Le COLLECTIFDOM
L’âge est souvent cité comme la principale source de discrimination à l’embauche : 64% du panel interrogé dans le cadre du baromètre Landoy-Ifop8, publié en janvier 2024, juge qu’avoir 50 ans ou plus constitue un inconvénient aux yeux des recruteurs. Des chiffres confirmés par cette autre enquête de Pagegroup et France Silver Eco9 : 53% des candidats se sont déjà sentis discriminés en raison de leur âge lors d’un processus de recrutement et 71% des sondés identifient l’âge comme principale difficulté pour retrouver un emploi.
De leur côté, 75% des DRH interrogés disent privilégier les profils les plus jeunes dans le cadre de leurs recrutements7.
Ces données expliquent que les seniors restent plus longtemps au chômage que l’ensemble des demandeurs d’emploi : ainsi, 60% des demandeurs d’emploi de plus de 55 ans sont au chômage depuis plus d’un an, contre 42% pour l’ensemble des demandeurs d’emploi de plus de 15 ans.
Chez les cadres, 49% des seniors demandeurs d’emploi ont déjà connu le chômage de longue durée au cours de leur carrière10. L’entrée au chômage est, pour 81% des cadres senior, la conséquence d’une rupture du contrat de travail à l’initiative de l’employeur.
Les difficultés du retour à l’emploi des cadres seniors se creusent à mesure qu’ils se rapprochent de la retraite : au cours des six mois suivant l’inscription sur les listes de France Travail, 48% des cadres demandeurs d’emploi accèdent à un emploi. Ce taux est de 43% pour les cadres de 50 à 54 ans et descend à 29% pour les cadres de plus de 55 ans.
https://www.helloworkplace.fr/seniors-emploi-france-chiffres
« La rhétorique punitive du gouvernement dit tout de sa vision des chômeurs indemnisés. Peu lui importe qu’il soit démontré que 95% d’entre eux sont
en recherche active d’emploi, il faut taper ! Et puis leur faire les poches », a réagi le président de la CFE-CGC François Hommeril. Vent debout contre cette nouvelle réforme, les syndicats ont soutenu la proposition de loi du groupe LIOT (Libertés, in- dépendants, outre-mer et territoires) présentée cette semaine à l’Assemblée nationale. Ce texte vise à contrecarrer la réforme du gouvernement prévue pour juillet prochain.90.000 personnes supplémentaires en emploi et 3,6 milliards d’euros d’économies selon l’exécutif. » La Tribune SAMEDI25MAI·N°7873