Une fois de plus, on peut constater que le Droit ne s’applique pas de la même manière pour des citoyens français vivant dans les Outre-Mer et les autres. Une peine pour un même fait est toujours punie plus sévèrement dans les Outre-Mer que dans la France hexagonale. Un reste de justice coloniale ? Sinon, pourquoi incarcérer quelqu’un loin de chez lui alors qu’il est possible de le faire sur place ?
Pourquoi séparer une militante de ses enfants, dont l’un n’ a que 4 ans, en l’embastillant dans l’hexagone alors qu’elle aurait pu l’être en Kanaki Nouvelle-Calédonie ?
Pourquoi le droit de visite et le maintien des liens familiaux qui est un droit respecté pour les hexagonaux ne l’est pas pour les autres ?
Les grands Frères de Guyane en ont fait l’expérience avec 700 jours de prison avec les mêmes chefs d’inculpation que les militants kanaki. Eux aussi furent envoyés dans les geôles hexagonales.
Il faut juste espérer que le dialogue et l’écoute entre les différentes communautés et celui avec l’Etat, ne s’instaure véritablement parce que l’histoire sur ce caillou est tellement forte et fu si cruelle pour ses habitants d’origine, qu’on ne peut s’en sortir en la négligeant, ou en n’en tenant pas compte.
Le grand remplacement, du point de vue des concernés, aurait-il une importance moindre quand il s’agit de Kanaki Nouvelle-Calédonie, Mayotte ou la Guyane ?
RP Le COLLECTIFDOM


Une personne incarcérée a droit au maintien de ses liens familiaux. Le fait de recevoir des visites de personnes extérieures à la prison lui permet de bénéficier de ce droit.
Droit de visite (Service Public)
Toute personne condamnée a le droit de recevoir des visites
- de sa famille au sens large (époux ou concubin, enfants, parents, frères et sœurs, etc…)
- ou de son tuteur
au moins une fois par semaine. D’autres visites peuvent être autorisées si elles paraissent contribuer à sa réinsertion. Par exemple, un visiteur de prison, des amis ou des personnes qui soutiennent la personne détenue. Toute personne rendant visite à un détenu doit obtenir un permis de visite. La demande de permis de visite peut être faite en ligne ou par écrit. La demande peut se faire en ligne pour certains établissements pénitentiaires, et par courrier pour tous les établissements.
Voici une liste non exhaustive des droits (soumis à des conditions strictes) auxquels un détenu peut prétendre :
- Droit de correspondance
- Droit de téléphoner
- Droit de maintenir un lien avec ses proches, droit de visite
- Droit d’assister à des événements familiaux
- Droit de mise en liberté pour des raisons médicales
- Permissions de sortie et autorisations de sortie
- Droit à l’encellulement individuel
- Droit au travail
- Droit de vote
- Liberté religieuse
Le droit de correspondance, de téléphoner, de maintenir un lien avec ses proches, d’assister à des événements familiaux ou les permissions et autorisations de sortie permettent à la personne détenue de garder un lien avec l’extérieur et peut être de l’aider dans sa réinsertion. Justisfit.
D’autres membres aussi incarcérés dans l’Hexagone
Une autre mise en cause, Brenda Wanabo, chargée de la communication de la CCAT, doit être placée en détention à Dijon, selon son avocat, Me Thomas Gruet, qui s’est dit « extrêmement choqué et abasourdi« . Mère de trois enfants, dont le plus jeune a quatre ans, cette militante « qui n’a jamais appelé à la violence« , va être séparée de sa famille et est « anéantie« , a-t-il souligné. « Toutes les erreurs dans la gestion de la crise ont été commises de la part de l’institution judiciaire« , qui a « répondu à des considérations uniquement politiques« , selon lui.
Quant à Frédérique Muliava, directrice de cabinet du président du Congrès de Nouvelle-Calédonie Roch Wamytan, elle doit être incarcérée à Riom, près de Clermont-Ferrand, selon son avocate, Me Christelle Affoué, qui dénonce « une décision parfaitement choquante et éprouvante« . « S’il s’agissait d’en faire des martyrs de la cause indépendantiste, on ne s’y prendrait pas autrement« , a commenté Me Stéphane Bonomo, avocat d’un autre mis en cause, Gilles Joredie.
Ces décisions interviennent six semaines après le début des violences qui agitent le territoire français du Pacifique Sud, les plus graves depuis celles des années 1980.
Nourries par le vote d’un projet de loi constitutionnel visant à élargir le corps électoral calédonien pour le scrutin provincial prévu fin 2024, ces émeutes ont fait neuf morts, dont deux gendarmes, des centaines de blessés et des dégâts considérables, d’un coût estimé à 1,5 milliard d’euros, selon le dernier bilan. Outre–Mer 1ère.